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Pendant la crise, extermination et survie

Au cours d'une crise majeure (conditions néfastes) on peut distinguer 5 groupes d'espèces[1][3] :

  • Les exterminés disparaissent totalement car ils ne peuvent pas vivre dans les conditions néfastes.
  • Les profiteurs (= disaster species des anglo-saxons) se plaisent dans les conditions néfastes. Ils se développent et pullulent très rapidement. Ils sont rares avant la crise et le redeviennent ensuite. Ce sont les Lingula (Brachiopodes) et les Claraia (bivalve) dans les océans ; les Lystrosaurus (Synapsides) et les Pleuromeia (Lycopodes) sur les continents lors de la crise du Permo-Trias. Les Fougères et les Cyanobactèries appartiennent également à ce groupe.

  • Le Lycopode <i>Pleuromeia</i> fait partie de la catégorie des profiteurs&#8239;: il pullulait pendant la crise du Permo-Trias.

    Le Lycopode Pleuromeia fait partie de la catégorie des profiteurs : il pullulait pendant la crise du Permo-Trias.

  • Les préadaptés possèdent une adaptation qui leur permet de survivre dans les conditions néfastes. Par exemple pondre beaucoup d'œufs augmente les chances d'avoir une descendance. C'est sans doute ce qui a permis aux Lamellibranches (Huîtres) et aux Blattes de traverser toutes les crises sans encombres.
  • Les généralistes sont tolérants pour leurs conditions de vie. Ils occupent de vastes niches écologiques et ont des aires de répartition étendues. Discrets avant la crise, ils le restent pendant et après elle.
  • Les taxons Lazare : Les êtres vivants appartenant à ce groupe semblent disparaître pendant la crise mais ils réapparaissent ensuite lorsque les conditions néfastes ont disparu. Ces espèces ont survécu dans des refuges épargnés par les conditions néfastes. Les milieux profonds, les lagunes, les deltas et les marécages sont autant de milieux refuge. Il se peut également que leur nombre ait été tellement faible pendant la crise qu'ils aient échappé à la fossilisation.

Après une crises, on observe très souvent que les spécimens fossiles récoltés sont plus petits qu'avant la crise : c'est l'effet Lilliput. Le phénomène affecte aussi bien les espèces qui ont passé la crise que les nouvelles. Les causes en sont mal comprises : manque de nourriture ou d'oxygène? problème de fossilisation qui élimine les plus gros du registre fossile?

Au cours des crises majeures, les conditions de sélection des espèces sont différentes de celles qui prévalent habituellement. L'apparition d'une crise est imprévisible et la survie des espèces dans les refuges l'est aussi. Le hasard a ici une action prépondérante. La sélection due aux relations inter-spécifiques joue un rôle secondaire mais il n'est pas négligeable. La disparition de quelques espèces peut avoir des conséquences catastrophiques sur les écosystèmes comme le montre cette exemple pris dans la nature actuelle. A la Jamaïque, la pêche a fait diminuer la diversité des Poissons herbivores et le récif de corail a été remplacé par un herbier à macro-algues [2]. La résistance des écosystèmes aux perturbations est encore mal comprise. Il semble que certaines espèces soient plus importantes que d'autres, leur disparition perturbant fortement l'écosystème qui peut s'effondrer comme un château de cartes entraînant la disparition des espèces qui le constituaient et donc une chute de la biodiversité.

A l'issue d'une crise des familles entières ont disparues et les écosystèmes sont réduits à leur plus simple expression. Les cartes sont redistribuées et une nouvelle partie commence pour les survivants. C'est là le rôle le plus important des crises majeures : supprimer les espèces vedettes et donner leur chance aux espèces marginales : la disparition des Dinosaures a été l'opportunité pour les Mammifères de se diversifier et au genre humain d'exister.

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créée le : 13-06-2018     mise à jour le : 05-11-2018     1257 visites depuis le 3/08/2021
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