Les muscles du vol chez un Ptérosaurien
Les fossiles de certains Ptérosaures sont tellement bien conservés qu'il a été possible de reconstituer la musculature en étudiant minutieusement les traces d'insertions musculaires. Le résultat de ce travail minutieux est résumé dans l'animation interactive ci-dessous. L'animation, un peu complexe, a été réalisée d'entousiasme en découvrant le travail de Christopher Bennett (2003).
Références
Squelette :Wellnhofer, P., 1991 : The Illustrated Encyclopedia of Pterosaurs. Salamander Books Ltd., London, pp. 192
Musculature de le ceinture pectorale :
Bennett, S. C., 2003 : Morphological evolution of the pectoral girdle of pterosaurs : myology and function. Geological Society, London, Special Publications.; 217: 191-215
La ceinture scapulaire était formée par les scapula et les coracoïdes. Elle était solidement fixée aux côtes, aux vertèbres et au sternum par les muscles profonds. Cela lui permettait de résister aux forces d'arrachement provoquées par le vol.
Les puissants muscles pectoraux fixés sur l'humérus et sur le sternum abaissaient l'aile et procuraient l'essentiel de la force propulsive. Le mouvement en sens inverse était réalisé par les dorsaux aidés des deltoïdes et des grands ronds.
Les muscles abaisseurs de l'aile étaient fixés sur l'humérus de telle manière que leur contraction provoquait aussi une rotation du bord d'attaque vers le bas. De même le muscles releveurs faisaient tourner le bord d'attaque vers le haut et ramenaient le bras vers le corps.
Lorsque l'on compare le sternum d'un Ptérosaure et celui d'un Oiseau, on est frappé par leur ressemblance. Le sternum est élargi et la crête sternale ou bréchet s'allonge vers le bas comme la quille d'un bateau. Chez le Ptérosaure cependant le bréchet est moins grand ce qui a fait dire à certains paléontologues que les muscles du vol étaient moins développés. C'est aller un peu vite en besogne et oublier que chez les Oiseaux le sternum sert non seulement à la fixation des pectoraux abaisseurs de l'aile mais aussi aux supracoracoïdes releveurs de l'aile qui occupent un quart de la place disponible. Grâce à un long tendon et à un système de poulie, chaque supracoracoïde vient se fixer à la face supérieure de l' humérus. Chez les Ptérosaures, tout le sternum est disponible pour les pectoraux ce qui compense le handicap d'une surface moins importante. Le développement du sternum n'est de toute façon pas un critère d'aptitude au vol. Les Chauve-souris ont un petit sternum et volent très bien. Notons que chez ces dernières la clavicule et la scapula sont mobiles et suivent les mouvements de l'humérus. Un tel mouvement était peut-être possible chez les petits Ptérosaures mais pas chez les formes géantes du Crétacé.