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Les muscles adducteurs de la mandibule.

Muscles de la tête chez Didelphis (Opossum)

Muscles de la tête chez Didelphis (Opossum).
A - profil, B - face inférieure (d'après Turnbull, 1970)

Les muscles adducteurs de la mandibule permettent de fermer la mâchoire. Chez les Mammifères, ils sont au nombre de trois. Le muscle masséter est fixé sur l'arcade zygomatique et le côté de la mandibule. C'est lui que vous sentez se durcir sous votre joue lorsque vous serrez les dents. Le muscle temporal, lui, comme son nom l'indique, se fixe sur l'os de la tempe et sur le haut de la mandibule (processus coronoïde). Le muscle ptérygoïdien, enfin, se fixe sur la face interne de la mandibule et à la base du crâne. Les muscles masséter et ptérygoïdien sont très souvent divisés en plusieurs faisceaux ce qui permet des mouvements complexes de la mandibule. Chez les Mammifères l'essentiel de la puissance de la mâchoire est fourni par la contraction des muscles temporaux et masséter.

Muscles adducteurs de la mandibule chez l'Iguane

Muscles adducteurs de la mandibule chez l'Iguane (d'après Holliday et Witmer, 2007). Voir aussi l'article de Neil Curtis sur la musculature de Sphenodon pour des représentation en 3D.

Chez les Sauropsides, la musculature de la mandibule est complexe puisque l'on ne compte pas moins de 9 à 10 muscles adducteurs. Ils se fixent sur le crâne au niveau des fosses temporales et sur le face interne et le haut de la mandibule. A cette dizaines de muscles il faut ajouter des muscles ptérygoïdiens qui ont les même points de fixation que chez les Mammifères. Chez les Sauropsides l'essentiel de la puissance de la mâchoire et fourni par la contraction des muscles ptérygoïdiens.

Sur les fossiles bien conservés, les paléontologues peuvent identifier les traces de fixation des muscles sur les os. C'est le point de départ de la reconstitution de la musculature.

Chez Dimetrodon, une dissection virtuelle vous montrerait que la musculature de la mandibule est typiquement sauropsidienne avec un muscle pseudotemporal, un adducteur externe, un adducteur postérieur et aucun muscle masseter fixé sur l'arcade zygomatique. Des muscles ptérygoïdiens visibles à la face inférieur complète la batterie de muscles d'un animal taillé pour tuer des proies aussi grosses que lui (d'après Barghusen, 1973).


La musculature de la mandibule de Thrinaxodon est typiquement de type mammifère avec muscle temporal et muscle masseter, ce dernier étant fixé sur la face interne de l'arcade zygomatique. Les attaches des muscles ont en grande partie migré sur l'os dentaire (d'après Kemp, 1982).

Si vous comparez une vue de dessus de Thrinaxodon et de Dimetrodon, vous aller constater que chez le premier l'arcade zygomatique et la fosse temporale sont très dilatées ce qui permet un fort développement des muscles de la fosse temporale. Chez Thrinaxodon l'essentiel de la force de la mâchoire est apporté par les muscles temporaux et masseters.

Il semble que ce soit chez les Gorgonopsiens (Thérapsides primitifs) qu'une ébauche de muscle fixé sur l'arcade zygomatique fit son apparition. Chez ces animaux la fosse temporale était déjà légèrement élargie. Puis, tout au long de la lignée qui mène aux Mammifères, l'arcade zygomatique et la fosse temporale vont s'élargir et le muscle masseter se développer. La migration des insertions musculaires sur le dentaire suit la réduction des os situés à l'arrière du dentaire.

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créée le : 20-11-2012     mise à jour le : 12-05-2021     610 visites depuis le 3/08/2021
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