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Glossopteris

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Répartition des fossiles de Glossopteris sur les continents avec leurs positions actuelles (plotting software ©2002-2009 J.Alroy, The Paleobiology Database)

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Répartition des fossiles de Glossopteris sur les continents avec leurs positions au Permien (plotting software ©2002-2009 J.Alroy, The Paleobiology Database).

Le terme de Glossopteris désigne des feuilles fossiles de 2 à 30 cm de long qui doivent leur nom au fait qu'elles ont la forme d'une langue (en grec glossa veut dire "langue"). Elles sont célèbres par le fait qu'elles ont fourni à WEGENER un argument étayant sa théorie de la dérive des continents. Ces feuilles sont très abondantes dans les terrains permiens d'Amérique du sud, d'Afrique du Sud, de l'Inde et de l'Australie. WEGENER expliquait cette dispersion par le fait qu'au Permien ces contrées, maintenant distantes de milliers de kilomètres, étaient réunies en un seul bloc.

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Glossoptéridale : plante entière portant les feuilles Glossopteris.

On pense que ces feuilles appartenaient à des arbres pouvant atteindre 30 mètres de haut mais on n'a jamais retrouvé de plante entière (Gould et Delevoryas, 1977). Les différentes parties ont été décrites séparément : le tronc comme Dadoxylon et les racines comme Vertebraria .Le bois du tronc et des branches ressemble à celui des Araucarias et présente des cernes ce qui indiquent que ces végétaux vivaient sous un climat présentant des saisons tranchées. Les feuilles étaient sans doute caduques comme chez les végétaux vivant actuellement sous les latitudes tempérées. Si l'on remet les continents à la place qu'ils occupaient au Permien, la zone à Glossopteris correspond d'ailleurs à la zone tempérée de l'hémisphère sud. Vers 1960, on a découvert des fossiles pétrifiés d'abord en Australie puis en Antarctique. Les différente parties des Glossopteris y sont conservées dans leurs moindres détails. Les coupes dans les fossiles silicifiés permettent une étude de l'appareil végétatif et surtout de l'appareil reproducteur au niveau cellulaire.

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Dictyopteridium : Appareil reproducteur femelle de Glossopteridale.

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Denkania : Appareil reproducteur femelle de Glossopteridale.

L'appareil reproducteur femelle

L'appareil reproducteur femelle des Glossopteris s'appelleDictyopteridium. Il est constitué par une feuille modifiée portant à sa face inférieure plusieurs dizaines d'ovules. Cette feuille se développe à l'aisselle d'une autre feuille que l'on appelle feuille fertile. Une fois fécondés, les ovules donnent des graines, c'est à dire qu'un petit embryon s'y développe protégé sous les téguments de l'ovule. Ces graines sont nues comme celles des Conifères actuels ; c'est pourquoi on range lesGlossopteris dans le clade des Gymnospermes (plante à graine nue). Par contre chez les Angiospermes, les graines sont enfermées dans un ovaire. Prenons l'exemple des petits pois, ce sont des graines enfermées dans une gousse qui est l'ovaire. Vous ne trouvez pas qu'un Dictyopteridium ressemble à une gousse de pois ouverte? la feuille modifiée étant l'homologue de la gousse et donc d'un ovaire d'Angiosperme? Denkania est un autre appareil reproducteur de Glossopteris. Cette fois les ovules sont portés à l'extrémité de pédoncules et sont enveloppés par une sorte d'ovaire, la cupule. Ces particularités anatomiques ont fait penser que les Glossopteris étaient les ancêtres des Angiospermes. Cette hypothèse est actuellement abandonnée, les ressemblances étant considérées non comme des homologies mais comme des analogies résultats de phénomènes de convergence.

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Eretmonia : Appareil reproducteur mâle de Glossopteridale.

L'appareil reproducteur mâle

L'appareil reproducteur mâle est formé de deux amas de sacs polliniques (ou microsporanges) portés par une feuille fertile. Les sacs polliniques libéraient des grains de pollen. Transportés parle vent, ces derniers pénétraient dans l'ovule. L'exquise conservation des fossiles pétrifiés a permis à Nishida (2003) de montrer que le grain de pollen libérait 2 gamètes mâles nageant dans une petite goutte de liquide située à l'extrémité de l'ovule. L'un d'eux fécondait ensuite le gamète femelle. Tout se passait donc comme chez les Cycas et les Ginkgos actuels.

Si les feuilles de Glossopteris sont très semblables les unes aux autres et constituent un casse tête pour le systématicien, il n'en est pas de même pour les appareils reproducteurs qui montrent une étonnante diversité même si le plan de base reste le même : une feuille fertile portant les parties reproductrices.

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Quelques appareils reproducteurs femelles de Glossopteridales, d'après Stewart et Rothwell (1993).

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créée le : 18-04-2013     mise à jour le : 02-05-2021     1727 visites depuis le 3/08/2021
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